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UN MONDE SANS QUOTAS

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Une génération d'éleveurs laitiers aura vécu sous le régime des quotas. Souvenons-nous que cette politique européenne de régulation fut un véritable traumatisme en 1984, quand il a fallu apprendre à gérer une entreprise sans produire plus. Trente et un ans plus tard, la crainte d'en sortir est bien partagée en France. Nombreux sont les producteurs qui ont anticipé en s'agrandissant, en se regroupant, en diminuant leurs coûts de production.

Mais un mot est sur toutes les lèvres : la volatilité des prix. Comment s'en protéger ? On entend aussi les incantations de ceux qui attendent de l'Europe des outils de prévention de crise. C'est oublier que la Pac est dominée par les libéraux d'Europe du Nord qui ont tout fait pour la vider de son contenu. L'économiste Jean-Christophe Kroll nous le rappelle (p. 35) : la Pac aurait pu être un formidable outil pour défendre les intérêts de l'UE dans un marché mondial en expansion, à l'image de ce qui se passe aux États-Unis.

L'Union européenne fait un autre choix et les États membres iront, chacun de leur côté, se frotter aux États-Unis et à la Nouvelle-Zélande pour accéder à l'eldorado des pays émergents. Les meilleurs y gagneront, les plus faibles n'encaisseront pas les fluctuations des cours.

Les éleveurs français seront-ils parmi ces meilleurs ? Il est raisonnable d'y croire, et d'envisager aussi de la casse, là où la performance technico-économique est trop faible. Dans ce nouveau monde, le talon d'Achille des producteurs français sera également leur relation à l'aval de la filière avec, d'un côté, des groupes privés dominateurs et, de l'autre, des coopératives en retard de restructuration et parfois de transparence.

Par Dominique Grémy, rédacteur en chef

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